Dans une Guinée en proie à des bouleversements politiques, où l’espoir d’une démocratie stable se heurtait au bruit des bottes d’un régime militaire, Jacques Sinata Doré, un jeune web activiste, se distinguait. Contre l’oppression du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), son engagement, porté par une passion pour les droits de l’homme et la liberté d’expression, le propulsait. Il mobilisait des milliers de jeunes à travers ses prises de position sans compromis.
Dès le début du coup d’État, Jacques, comme beaucoup de ses concitoyens, avait observé la rapidité avec laquelle les militaires s’étaient installés au pouvoir, renversant un gouvernement démocratiquement élu. Mais ce qui avait particulièrement choqué Jacques, c’était la manière dont le régime militaire utilisait l’argument de la « stabilité » pour justifier des violations systématiques des droits humains, des arrestations arbitraires et la suppression de la liberté de la presse.
Depuis sa localisation à Chypre , à l’abri de la surveillance de l’État, Jacques utilisait ses compétences en informatique pour sensibiliser la population. À travers ses blogs, ses comptes sur les réseaux sociaux et ses vidéos percutantes, de façon anonyme il dénonçait les dérives du CNRD. Mais cette lutte virtuelle n’était pas sans conséquence. Ses prises de position lui avaient rapidement attiré la colère des autorités, qui voyaient en lui une menace grandissante pour leur pouvoir.
Un soir de septembre 2024, après une nouvelle publication sur les réseaux sociaux où il dénonçait l’entrave à la liberté d’expression sous le régime du CNRD, Jacques reçut un message inquiétant sur son téléphone. Dans ce message, il était mentionné « Cesse de parler, ou tu le regretteras. » Mais Jacques n’avait pas l’intention de se laisser faire.
Mais les autorités, qui voyaient dans ce combat numérique un danger pour leur régime, commencèrent à intensifier les pressions. Un jour le jeune activiste se voit inscrit sur la liste des personnes recherchées par les putschistes. Sous de fausses accusations de « diffusion de fausses informations ». À préciser que le CNRD promet de s’engager à travers ses ambassades à l’étranger pour rapatrier tous ces activistes qui prétendent être contre le pouvoir pour des fins judiciaires.
Emma Camara sur Yimbayanews.com