Spécialiste des Ressources Humaines – Diplômé en Sociologie des Organisations
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Introduction
Dans un contexte de mondialisation où la communication multilingue devient un levier de développement socio-économique, l’enseignement des langues joue un rôle central dans la formation des jeunes guinéens. Pourtant, le système éducatif guinéen souffre d’une faiblesse structurelle dans l’enseignement des langues étrangères, en particulier l’anglais. Cette lacune réduit considérablement les opportunités d’employabilité dans des secteurs clés comme les mines, les télécommunications, le tourisme ou les ONG.
1. Un enseignement linguistique marginalisé
Les langues étrangères (principalement l’anglais et l’espagnol) sont souvent reléguées à un rôle secondaire dans les établissements secondaires guinéens. Le manque de personnel qualifié, l’absence d’équipements pédagogiques adaptés, et une approche trop théorique expliquent ce faible rendement. Peu d’élèves terminent le lycée avec un niveau fonctionnel en langue étrangère.
2. Conséquences directes sur l’employabilité des jeunes
De nombreuses entreprises en Guinée — en particulier celles issues de partenariats internationaux — exigent des compétences linguistiques minimales, notamment en anglais. L’absence de ces compétences empêche de nombreux jeunes diplômés d’accéder à ces postes ou de progresser en interne. Les ONG, les compagnies minières ou les agences de coopération internationale sont également concernées.
3. Pratiques inspirantes dans d’autres pays
Dans des pays comme le Sénégal ou le Rwanda, l’enseignement de l’anglais est intégré dès le primaire, avec une méthode active (immersion, théâtre, débat, usage des TIC). Le Rwanda, par exemple, a fait de l’anglais une langue d’enseignement dans tout le système. Cela a permis de créer une génération d’apprenants capables de s’insérer plus facilement dans le marché régional et international.
4. Recommandations pour la Guinée
– Introduire les langues étrangères dès le primaire, de façon ludique et progressive.
– Former et recycler les enseignants dans une approche communicative et par compétences.
– Utiliser les outils numériques (applications linguistiques, chaînes audio-visuelles, etc.) pour renforcer l’exposition des élèves aux langues vivantes.
– Promouvoir les clubs de langues dans les établissements secondaires (clubs d’anglais, de français, de lecture).
– Insérer l’évaluation orale et fonctionnelle des langues au BEPC et au Baccalauréat.
L’enseignement des langues étrangères ne devrait plus être considéré comme un luxe mais comme un vecteur stratégique pour l’inclusion professionnelle et la compétitivité économique des jeunes guinéens. Des réformes urgentes, réalistes et progressives peuvent transformer cette réalité.
Ismael SOMPARÉ sur Yimbayanews.com