Alors que le débat sur la diversité linguistique dans les relations internationales refait surface, le Syndicat national de l’enseignement franco-arabe (SNEFAG) sort de son silence pour interpeller les autorités guinéennes. Dans une recente sortie, le syndicat a souligné l’importance stratégique du franco-arabe comme passerelle entre les cultures et un levier d’intégration diplomatique.
Selon le secrétaire général du syndicat, Ibrahim Mansaré, la diversité linguistique constitue un atout pour une diplomatie réussie « Nous sommes dans un brassage culturel et une relation diplomatique, qu’on peut l’appeler bilatérale. Dans cette relation bilatérale, le monde est réparti par géographie. Et chaque coin géographique a ses réalités linguistiques.
Et pour être en contact et avoir un brassage linguistique avec des pays, il faudrait avoir les aptitudes linguistiques pour veiller et véhiculer les messages qui s’y attachent à votre objectif.
Quand vous ne parlez que le français, vous n’êtes en contact avec que 400 personnes. Et d’autres milliards, vous faites quoi avec ? » » s’est-il interrogé
Le syndicat estime que la maîtrise simultanée des langues peut renforcer la position de la Guinée face à ses collaborateurs
« En termes de géopolitique aujourd’hui, il faut étudier le partenaire. Le projet Simandou, dont nous parlons, il faut comprendre la culture et langues des partenaires Comment ils réfléchissent ? Comment nous, nous pouvons faire des contre-propositions ? Et cela traverse la culture, ça traverse la langue, c’est la clé d’entrée vers l’autre. »
Le SNEFAG appelle également à une valorisation concrète des langues nationales
« Moi, par exemple, je me rappelle bien, il n’y a pas encore très longtemps, au sein d’une institution financière, j’ai pu mobiliser plus d’un milliard. Donc que ce soit l’anglais français ou l’arabe, nous sommes prêts à accompagner l’État pour une ouverture linguistique.
Et sans oublier les langues nationales. Parce qu’il faut souligner aussi que les langues nationales sont primordiales pour tout développement. »
Ibrahim Mansaré conclut son appel en soulignant que la langue n’est pas seulement un outil d’instruction, mais un instrument de pouvoir et de souveraineté. Il plaide pour une meilleure intégration des diplômés franco-arabes dans l’administration publique et les corps diplomatiques, afin de faire de la diversité linguistique un moteur de rayonnement international.
Lanfia pour Yimbayanews.com