Dans la banlieue de Conakry, précisément dans Keitaya, le calme de la nuit a basculé dans le chaos. Ce mardi 24 juin, aux premières heures du jour, les riverains ont découvert l’horreur : cinq jeunes hommes étendus, inconscients. Trois étaient déjà morts. Les deux autres luttaient encore contre les effets d’une overdose.
Le poison responsable ? Une substance appelée « Khush », devenue tristement célèbre dans certains milieux de la capitale. Un produit aux allures banales, souvent fumé ou inhalé, mais aux conséquences ravageuses.
Selon les informations recueillies sur place, le groupe aurait consommé la drogue vers 2 heures du matin, avant d’être discrètement conduit dans une clinique non conventionnelle. Le transport aurait été effectué par un gendarme, dont l’identité reste à confirmer, et qui aurait quitté la scène sans laisser de traces.
« Le médecin a essayé de les sauver, mais trois d’entre eux étaient déjà perdus… », confie Elhadj Mamadou Sanoussi Doumbouya, président du quartier de Keitaya.
Alerté par un responsable du secteur voisin, c’est lui qui s’est rendu le premier sur les lieux, avant de faire appel aux autorités. La gendarmerie de Sonfonia, le procureur de Dubréka et un médecin légiste ont ensuite été mobilisés pour les constats.
À ce stade, seul l’un des défunts aurait été reconnu par une proche. Les deux autres n’ont pas encore pu être identifiés. Une mère, en larmes, tente de joindre d’autres membres de sa famille pour confirmer l’identité de son fils.
« C’est insupportable… Nous n’avons même pas encore tous les noms », glisse le chef du quartier, visiblement ému.
Ce drame, bien que choquant, n’est malheureusement pas inédit dans la zone. En 2024 déjà, deux jeunes avaient succombé après avoir consommé le même produit.
Pour M. Doumbouya, ce fléau appelle à une prise de conscience collective :
« Ces jeunes ne sont pas des criminels. Ils sont souvent sans repères, diplômés sans emploi, laissés à eux-mêmes. Mais ce n’est pas une raison pour s’empoisonner. Nous devons parler, écouter, accompagner. »a t-il indiqué
Koumba Kamano pour Yimbayanews.com