Coup de tonnerre politique à Antananarivo. Depuis le Palais d’État d’Ambohitsorohitra, le colonel Michael Randrianarina, du Corps d’Administration et de Protection des Services et des Appuis Tactiques (CAPSAT), a proclamé ce mardi la suspension de la Constitution du 11 décembre 2010. Il a également annoncé la création de structures transitoires chargées de conduire ce qu’il appelle une « rénovation nationale ».
Selon la déclaration officielle, le Sénat, la Haute Cour Constitutionnelle, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), la Haute Cour de Justice et le Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie sont suspendus jusqu’à nouvel ordre. L’Assemblée nationale, quant à elle, demeure en fonction.
Cette décision, justifiée par « les violations répétées de la Constitution », est présentée comme une réponse aux aspirations du peuple malgache. L’objectif affiché est de restaurer la démocratie, de rétablir la confiance dans les institutions et de promouvoir une gouvernance juste, transparente et responsable.
Le colonel Randrianarina a précisé que la période de transition ne dépassera pas deux ans. Elle sera dirigée par un Comité conjoint pour la rénovation nationale (Fiadidianana iombonana ho an’ny fanavaozana), qui exercera les prérogatives présidentielles. Ce comité travaillera de concert avec un gouvernement, l’Assemblée nationale actuelle et le système judiciaire, où sera instaurée une Haute Cour pour la Rénovation.
La transition s’achèvera par un référendum constitutionnel suivi d’élections générales, destinées à mettre en place de nouvelles institutions démocratiques.
Cette annonce marque un tournant majeur dans la crise politique que traverse Madagascar, plongeant le pays dans une nouvelle ère d’incertitude institutionnelle.
Mohamed Said Azhary pour Yimbayanews.com