Le Dôme de fer analyse les trajectoires des roquettes, de manière à savoir si celles-ci se dirigent vers des zones habitées ou si elles vont tomber dans un terrain vague.
Après les frappes menées la nuit dernière, Israël redoutait des représailles de l’Iran. Celles-ci ne se sont pas fait attendre : des «dizaines de missiles balistiques» ont été tirés dans la soirée en direction de Jérusalem et Tel-Aviv. Le gouvernement israélien compte sur son bouclier de défense Dôme de fer pour intercepter les projectiles.
Israël en alerte. Dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin, l’Iran a été la cible de frappes israéliennes. Plusieurs installations stratégiques ont été visées, notamment des sites militaires et nucléaires, et deux hauts responsables des Gardiens de la Révolution auraient été tués. En représailles, l’Iran a lancé dans la soirée de ce vendredi 13 juin, plusieurs missiles en direction d’Israël, visant notamment Jérusalem et Tel-Aviv, où des explosions ont été entendues. Les sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs zones, et la population a été appelée à se réfugier dans les abris anti-bombes.
Dans le même temps, le gouvernement de Benjamin Netanyahou a déclaré que l’armée israélienne s’employait à intercepter les projectiles grâce au bouclier antimissile Dôme de fer, pilier de la défense israélienne.
Développée à partir des années 2.000 avec l’aide des États-Unis, cette technologie est entrée en action en Israël en 2011. Ce système peut analyser les trajectoires des roquettes, de manière à savoir si celles-ci se dirigent vers des zones habitées ou si elles vont tomber dans un terrain vague.
Dans le premier cas, lorsque la situation est jugée dangereuse, un missile va s’envoler automatiquement pour tenter d’intercepter la roquette. Si, en revanche, aucun dommage matériel ou humain n’est envisagé, le «Dôme de fer» va laisser l’engin explosif s’abattre sur le sol. Le bouclier est également capable de détruire des drones ou encore des missiles de croisière.
Concrètement, il s’agit de batteries de missiles portables qui peuvent donc être déplacées et installées partout sur le territoire. Muni de puissants radars, le système est capable de repérer un départ de tirs et de lancer des missiles d’interception en quelques fractions de seconde, choisissant laquelle des batteries opérera au plus vite.
Les lanceurs sont équipés chacun de 20 missiles d’interceptions, capables d’abattre en vol, des engins de moyennes portées de 4 à 70 kilomètres. Le «Dôme de fer» arrêterait, selon l’armée israélienne, 90% des tirs.
Un outil coûteux
Mais ce système garant de la sécurité du territoire israélien a un coût. Selon le Centre d’études stratégiques et internationales, basé à Washington, la production de chaque intercepteur du Dôme de fer coûte entre 40.000 et 50.000 dollars, soit 37.500 à 46.900 euros.
Dans ces conditions, un système complet, comprenant le radar, l’ordinateur et trois ou quatre lanceurs – chacun contenant jusqu’à 20 intercepteurs – coûte environ 100 millions de dollars à produire.
Le système n’est pas jugé infaillible et puisque les débris causés par les interceptions peuvent être dangereux en retombant, les autorités demandent aux habitants de se mettre à l’abri dès que la sirène annonçant l’arrivée d’une roquette retentit.
Le Dôme de fer est en outre associé à d’autres systèmes de défense antimissile, tels que le dispositif Arrow, destiné à contrer les missiles balistiques, et le système David’s Sling, dont l’objectif est de contrer les attaques de roquettes ou de missiles à moyenne portée.
Mohamed Said Azhary pour Yimbayanews.com