Le collectif d’avocats des victimes et parents des victimes du drame du 1er décembre au stade du trois avril de N’Zérékoré était ce vendredi, 21 mars, 2025 devant la presse. L’objectif était d’informer l’opinion publique nationale sur le refus du procureur de la république près le TPI de N’zérékoré à donner de suites à leur plainte déposée le 10 mars dernier.
Dans sa quête de réclamer justice dans ces événements relatifs aux bousculades meurtrières survenues le 1er décembre 2024 au stade du trois avril de N’Zérékoré lors de la finale du tournoi doté du trophée général Mamadi Doumbouya, le collectif d’avocats des victimes et parents des victimes a saisi le parquet de N’Zérékoré d’une plainte contre les organisateurs, les officiels ainsi que des autorités militaires de la place. Mais depuis le dépôt de ladite plainte, aucune suite favorable nous explique Me Pépé David Kolié.
Évidemment, cela peut être assimilé à l’avis que la loi veut que le parquet rende, mais en principe, ce n’est pas le cas, d’autant plus qu’il existe des avocats constitués, qui ont rédigé un avis et qui ont dû mentionner tout ce que la loi recommande, la possibilité d’engager une telle action, c’est-à-dire de se constituer partie civile en raison de sa décision de se constituer partie civile. Mais comme cela découle de tout cela, et que le délai de huit jours prévu par la loi est largement expiré, nous avons décidé, en accord avec nos clients, d’appliquer l’article 51, qui nous donne la possibilité de faire appel auprès du procureur général, c’est-à-dire du procureur de Kankan, qui est hiérarchiquement supérieur à celui de N’Zérékoré. Nous allons donc faire appel auprès du procureur général de ce rang déguisé, de ce rang tacite, et pour le moment, nous estimons et espérons que ce dernier pourra ordonner au parquet de N’zérékoré d’engager des poursuites>>, a-t-il déclaré devant la presse.
A en croire l’avocat, le procureur de la République près le TPI de N’zérékoré a expressément déclaré qu’il n’avait pas l’intention d’engager de poursuites dans cette affaire. Face à cette situation selon Me Daniel Haba, le collectif compte se faire entendre de la plus ferme des manières.
Nous avons été très attristés d’apprendre qu’il s’agit d’un crime inhabituel, ayant causé la mort de plus de 100 personnes, et que le ministère public, du 1er décembre 2024 au 10 mars, date à laquelle nous avons déposé plainte, ne peut engager d’action publique. Cela laisse tout à l’incertitude. Mon confrère, Maître Pépé, vous a indiqué ici qu’en raison du défaut du Parquet de N’Zérékoré, nous saisirons le Parquet général de Kankan. En vertu du parquet général, par défaut, nous saisirons le Ministre de la Justice. Car, en ce qui concerne la procédure judiciaire, le parquet est directement sous la responsabilité du Ministre de la Justice…Je tiens aussi à vous rappeler que la Guinée est signataire de conventions internationales. Ce sont des lois supranationales. Je tiens à préciser que la Guinée est signataire de la Convention relative à la saisie du CPI. Cela signifie que nous nous réservons ce droit. La Guinée est également signataire de la Convention portant création de la Cour de justice de la CDAO. Cela signifie que nous nous réservons également ce droit, car pour la réparation des dommages subis, nous pouvons saisir la Cour de justice de la CEDAO. Si la Guinée, si les juridictions guinéennes n’acceptent pas de faire valoir leurs responsabilités dans cette procédure, nous sommes en droit de saisir la CPI afin que justice soit faite>>, a-t-il martelé.
Pour rappel, les avocats ont porté plainte pour les faits de meurtres, d’homicide involontaire, de coups et blessures, de mise en danger de la personne et d’atteinte à la santé publique contre les autorités civiles et militaires. Selon le bilan officiel du gouvernement, 56 personnes sont mortes lors de ce drame. Un chiffre remis en cause par le collectif d’avocats qui parle de 140 morts et 11 disparus.
Tauréta pour yimbayanews.com